mardi 30 avril 2013

L'alcool, fléau de la société Calédonienne.


Début décembre 2012, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie lançait[1] le plan "ISA" (Informer, Sensibiliser, Agir) contre les addictions et notamment l'alcool.

Comme le soulignait le reportage du Journal Télévisé de NC-1ère du dimanche 7 avril 2013, l'alcool est aujourd'hui un véritable fléau pour notre société.

On ne compte plus les Ivresses Publiques Manifestes (IPM) constatées chaque semaine, les agressions, les accidents de la route, les violences conjugales, etc. directement liés à l'alcool.

Quelques chiffres pour illustrer cette réalité :

- En 2010, 60 % des infractions pénales ont été commises en état d'ébriété avancée,
- La même année, dans 52% des accidents, l'alcool était la cause principale, la vitesse étant en 2ème position (46%)[2],
- En 2011, le coût des accidents corporels de la circulation routière était estimé à 14 milliards CFP[3] (62 morts en 2011 sur les routes Calédoniennes, soit comparativement 4 fois plus qu'en métropole),
- En 2012, une usine de bière locale a vu sa production augmenter de 40%, malgré la mise en place des mesures restrictives les mercredis après-midi et les week-ends.

L’alcool est un fléau sociétal qui détruit des familles et pèse trop lourdement sur les dépenses publiques. Il est donc urgent de le combattre par la mise en place de mesures efficaces et réalistes.
Nous ne pouvons que constater l'inefficacité des interdictions de vente d'alcool, toujours anticipées et/ou contournées par les personnes en addiction.

Au final, seul les administrés respectueux des lois sont pénalisés.

Nous avons accueilli favorablement la révision du plan "ISA" annoncée[4] le 9 janvier 2013, un mois après son lancement.


En effet, nous pensons que certaines mesures proposées ne seront pas efficaces, ou impossibles à mettre en pratique, comme l'obligation de caisse spéciale de vente dans les magasins ou encore la mise en place de quota par acheteur.


Plutôt qu'une fermeture d'alcool les mercredis après-midi pour lutter contre l'alcoolémie juvénile, il y a lieu de commencer par mettre en application les mesures[5] déjà existantes, comme l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs en exigeant la présentation d'une pièce d'identité.

Il faut également sanctionner de façon dissuasive les contrevenants :

Le paiement des amendes par saisie des allocations familiales aux parents dont les enfants ont été interpellés plusieurs fois alcoolisés ou en possession d’alcool.

Des amendes plus lourdes et le retrait temporaire de l'autorisation de vendre de l'alcool au commerçant fautif, ou encore la fermeture administrative temporaire.

La saisie des véhicules « magasins » et des amendes lourdes pour les vendeurs illégaux sur la voie publique.



Une actualisation de l'article 19 de la délibération 6 du Congrès du 21 décembre 1995 permettra d'interdire plus efficacement la consommation d'alcool dans certains lieux publics, comme les plages, les parcs pour enfants, la voie publique.

Ce texte ne prévoit aujourd’hui que des amendes de première classe qui sont insuffisantes.

La saisie et la destruction des boissons ne sont prévues que pour les cas de mineurs et de personnes en ivresse publique, mais pas pour les simples consommateurs.

Dans les faits, ce texte ne permet pas aux forces de l’ordre d’exercer une action de prévention salutaire.

Il est  urgent de rendre aux forces de Police et de Gendarmerie l’autorité nécessaire, avec des textes adaptés aux enjeux, et les moyens tant humains que matériels pour pouvoir les appliquer.


[1] http://www.lnc.nc/article/pays/revolution-contre-l-alcool
[2]http://www.dittt.gouv.nc/portal/page/portal/dittt/securite_routiere/bilans_accidentologiques1/Barom%E8tre%202010%20V24082011.pdf
[3] http://www.dittt.gouv.nc/portal/page/portal/dittt/securite_routiere/actualites_sr1
[4] http://www.lnc.nc/article/pays/isa-choquera-plus-tard
[5] JONC de 22 décembre 1995, p. 3926 & 3927.

1 commentaire:

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